Dès 1985, jusqu’au début des années 1990, une équipe LPO formée et encadrée par Alain Doumeret, conservateur de la RN des marais d’Yves a bagué plus de 10 000 limicoles dans le cadre de programmes internationaux motivés par l’International Wader Study Group. Depuis, les études s’appuyant sur le baguage avaient été délaissées au profit de la réalisation des plans de gestion de sites, et de leur application sur le terrain. Il a fallut attendre l’hiver 2000/2001 pour que l’équipe de la RN de Moëze-Oléron relance un programme de baguage (agréé par le CRBPO), notamment axé sur « les grands limicoles », sur et autour des sites protégés durant la période internuptiale (migration et hivernage).
Pluvier argenté (Pluvialis squatarola)
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Les opérations de capture (filet vertical) sont mensuelles, nocturnes et centrées autour de la phase de lune noire par fort coefficient de marée
Filet de capture
Toutes les espèces capturées, du bécasseau variable au courlis cendré sont munies d’une bague métallique (Muséum Paris). Les données biométriques de base (longueur de l’aile pliée, du bec, du tarse et la masse corporelle), les critères de sexe, d’âge et de mues sont consignés sur le terrain, vérifiés et informatisés par la suite, avant leur transmission auprès du CRBPO qui gère la banque de données nationale de baguage d’oiseaux en France. Depuis début 2001, dans le cadre de ce programme, 23700 limicoles de 26 espèces ont été bagués dont 11200 bécasseaux variables. Les différentes mesures effectuées devraient permettre d’évaluer d’éventuelles modifications des stratégies d’hivernage et de haltes migratoires.
Barge rousse (Limosa lapponica)
En parallèle du baguage classique, un programme de baguage coloré a été élaboré, en relation avec d’autres projets européens, pour huit espèces chassées en France : le pluvier argenté, le bécasseau maubèche (ssp néarctique), la barge à queue noire (ssp islandaise), la barge rousse, le courlis cendré, le courlis corlieu, le chevalier gambette et le chevalier arlequin. La reconnaissance individuelle des oiseaux permet de mieux comprendre l’exploitation de l’espace (sites d’alimentation, reposoirs de haute mer…), sa chronologie au cours d’un même hiver, mais aussi lors d’hivers successifs. Leur suivi hivernal dans un contexte cynégétique fort est également une approche intéressante pour juger du bon fonctionnement qu’offre ou non l’espace protégé pour ces limicoles..
Certains aspects sur la fidélité au site, tant en hivernage qu’en migration, seront affinés, ainsi que le calendrier des arrivées de ces grands migrateurs sur leur aire de séjour internuptial.
