Objectifs

Objectifs

Depuis 2003, le laboratoire LIENSs (Littoral, Environnement et Sociétés, Université de La Rochelle-CNRS) s’est associé aux quatre Réserves Naturelles Nationales (gérées par la LPO ou l’ONCFS) des Pertuis Charentais pour mener des études sur l’écologie des limicoles côtiers durant leurs phases d’hivernage. Ces études inédites en France, conjointement menées ont permis d’identifier les premiers liens entre la disponibilité de la ressource alimentaire et la distribution des oiseaux (Bocher et al. 2007, Quaintenne et al. 2010, Quaintenne et al. 2011, Robin et al. 2011, Viain et al. 2011, Robin et al. 2013, Bocher et al. 2014, Philippe et al. 2016).

Installation d’une antenne de réception dans la réserve de Lilleau des Niges (Ile de Ré)

Récemment, les progrès effectués dans le domaine de la télémétrie ont permis d’aboutir à la conception d’enregistreurs de positions miniaturisés (5-7 g) utilisant la technologie GPS et pouvant à présent être posés sur des oiseaux de petites tailles. Cette étude permet de suivre avec précision des individus pendant leurs cycles journaliers et saisonniers. Il est ainsi possible d’améliorer de manière conséquente nos connaissances sur la biologie des oiseaux et de mieux discerner leurs liens vis-à-vis des habitats côtiers ainsi que leurs dépendances aux espaces protégés des Réserves Naturelles.

 

Le Programme LIMITRACK consiste à appréhender avec précision les diverses stratégies de survie hivernale (Août à Avril) de cinq espèces de limicoles par l’exploitation de la ressource en invertébrés sur le littoral charentais (précision géographique des zones d’alimentation, chronologie de leur utilisation, caractérisation de la ressource), en relation avec l’utilisation des rares reposoirs de haute mer situés dans ou hors des Réserves naturelles.

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LIMITRACK vise à décrire l’utilisation spatiale et temporelle des aires fonctionnelles de cinq espèces de limicoles des Pertuis charentais: la Barge rousse Limosa lapponica, la Barge à queue noire Limosa islandica, le Courlis cendré Numenius arquata , Le Pluvier argenté Pluvialis squatarola et l’Huîtrier pie Haematopus ostralegus.

Parmi ces espèces, deux font l’objet de Plans Nationaux de Gestion (PNG) mis en place par le ministère de la transition écologique et solidaire : la Barge à queue noire Limosa limosa et le Courlis cendré Numenius arquata.

Les espèces choisies présentent pour la plupart des dimorphismes sexuels marqués qui peuvent aboutir à des ségrégations sexuelles prononcées en termes de stratégies d’alimentation. L’un des objectifs sera également de savoir si le dimorphisme sexuel observé chez ces espèces a des conséquences sur le partage de l’espace et sur les stratégies de survie hivernale. L’hypothèse proposée est que les femelles de plus grande taille, s’accaparent les sites d’alimentation de meilleure qualité aux dépens des mâles qui doivent compenser par des temps de recherche alimentaire plus long sur des sites de moins bonne qualité (Aubouin 2014). La délimitation précise des zones d’alimentation par la localisation des oiseaux grâce aux balises GPS permettra d’effectuer les prélèvements des proies (macrofaune benthique) afin d’estimer les qualités énergétiques des aires d’alimentation prospectées à l’échelle individuelle et de définir précisément les habitats d’alimentation.

Enfin, les balises GPS ayant la capacité d’enregistrer en continu la position des oiseaux tout au long de l’année, il est également possible de connaître avec précision les voies de migration de chacun des oiseaux ainsi que leur site de reproduction. L’hypothèse que l’origine des oiseaux affecte leur écologie hivernale (régime alimentaire, effort de recherche alimentaire…) sera également testée.

Le programme LIMITRACK a débuté en 2015 avec la pose de balises GPS sur les trois premières espèces citées et a déjà permis d’acquérir plus de 270 000 positions pour l’ensemble des oiseaux pour les deux premiers hivers.